Cette peinture de Somsak Hanumas se présente comme une surface dense et vibrante structurée par une trame verticale, où des lignes de couleurs vives, majoritairement jaunes, rouges, orangées et ponctuellement bleues, se superposent en couches rythmiques. L’image s’organise selon un dégradé chromatique ascendant, allant d’une base rouge saturée vers une zone centrale bleu-gris, avant de se diluer dans un jaune lumineux vers le haut. La composition n’est pas figurative, mais évoque une stratification atmosphérique ou un champ de lumière en transition.
La structure visuelle repose sur une répétition sérielle du geste pictural. Chaque segment de couleur, souvent en forme de trait vertical ou de point étiré, est appliqué avec précision, contribuant à un effet de vibration optique. Le tableau mobilise ainsi des principes proches de l’art optique et cinétique des années 1960, tout en réinscrivant ce vocabulaire dans une logique méditative et manuelle, par opposition à la mécanisation que recherchaient des artistes comme Bridget Riley ou Jesús Rafael Soto.
Le travail de Hanumas peut aussi se rattacher à l’abstraction lyrique, par son traitement sensible de la couleur et son inscription dans une temporalité du geste lent et itératif. Toutefois, l’absence de tout lyrisme apparent ou de trace expressive différencie cette œuvre d’un tachisme occidental. Le procédé relève davantage d’une discipline proche du rituel, en cohérence avec les références de l’artiste à la culture visuelle thaïlandaise et à une relation contemplative à la nature.
L’œuvre est donc à comprendre comme un espace de concentration, où l’accumulation du détail forme une totalité perceptive autonome. Elle engage une expérience du regard dans la durée, construite sur l’oscillation entre le motif répétitif et les micro-variations colorées.
Certificat d’authenticité.